Monthly Archives: janvier 2016
MIKE TYSON ET LOUIS FARRAKHAN, LES ALLIÉS LES PLUS INATTENDUS DE DONALD TRUMP…
par Roland Jaccard
Mike Tyson, 49 ans, musulman, l’un des plus grands boxeurs de tous les temps (au cas où on l’aurait oublié), défend becs et ongles le candidat républicain (et répugnant pour les Français) Donald Trump. Il le connaît depuis longtemps, l’estime et déclare qu’il ne voit aucun inconvénient à ce que des musulmans hostiles aux États-Unis y soient interdits de séjour. Il juge également ridicule qu’on juge un Président sur la couleur de sa peau. L’essentiel est qu’il soit un bon entrepreneur, ce que n’était pas Obama. Et ce que sera, toute sa carrière en témoigne, Donald Trump. Enfin, conclut-il, comment imaginer qu’on puisse vivre -et a fortiori faire de la politique- sans blesser telle ou telle communauté. Bref, avec Mike Tyson, Donald Trump a un allié de poids, même si ces dernières années, depuis qu’il est devenu végétarien, Mike Tyson a perdu plus de quarante kilos…
Avec Louis Farrakhan, le successeur de Malcolm X, le leader de Nation of Islam, la situation n’est pas simple. Après avoir promis l’enfer à ceux qui soutiendraient Donald Trump, il s’est ravisé. On ne sait trop si c’est parce qu’il a découvert qu’une proportion non négligeable de Noirs et de non-WASPS soutenaient sa candidature, mais il a fait machine arrière. En bref, il a déclaré que Bush et Obama ont réussi ce qu’aucun chef islamique n’était parvenu à accomplir : dresser le monde musulman contre les États-Unis. Il en conclut que laisser entrer les ressortissants de ces pays où la haine de l’Amérique anime la rue, ce serait importer notre propre destruction. Le raisonnement tient, mais il est paradoxal de l’entendre dans la bouche de Louis Farrakhan que l’on a connu mieux inspiré… tout au au moins dans sa détestation des Blancs.
En revanche, Louis Farrakhan se révèle plus américain qu’il ne l’imaginait quand il défend la candidature de Trump sur un point : sa fortune. Trump qui pèse quatre milliards de dollars ne devrait rien à personne s’il était élu. Voilà, dit-il, un certificat de moralité bien plus crédible que la main sur le cœur du pauvre Obama. Et, comme le pensent de nombreux Américains, il est infiniment plus important pour le futur Président U.S. de pouvoir trouver un langage commun avec Poutine et Xi Jinping que d’être sanctifié par le troupeau bêlant des conformistes et des pacifistes.
Enfin, n’oublions jamais, comme le rappelle excellemment Dany Laferrière dans ses « Mythologies américaines » (éd. Grasset) que l’Amérique n’a qu’une exigence : le succès. À n’importe quel prix. Et de n’importe quelle manière. Le mot « succès » n’a vraiment de sens qu’aux États-Unis. Et qui l’incarne mieux aujourd’hui que Donald Trump ?
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BLANCHE COLOMBE ET VILAINS MESSIEURS
par Roland Jaccard
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ROMMEL FACE À HITLER…
par Roland Jaccard
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KAFKA ET LA PETITE FILLE
par Roland Jaccard
Kafka aimait flâner dans les parcs de Prague. Au cours d’une de ses déambulations, peu avant sa mort, il rencontra une petite fille qui pleurait la perte de sa poupée. « Ta poupée est en voyage, lui dit Kafka. Je le sais, elle vient de m’écrire. » Comme la petite fille restait dubitative, il lui donna rendez-vous le lendemain au même endroit. Il rentra chez lui, rédigea pendant la nuit une longue lettre et retourna au matin dans le parc. Il lut à l’enfant qui l’attendait fébrilement ces quelques pages où la poupée racontait ses aventures, ses voyages, sa nouvelle vie. Le jeu dura trois semaines. Kafka y mît fin en trouvant un époux à la poupée. Il savait que les femmes ont une étrange façon de mourir : elles se marient.
Il avait toujours pensé que « le coït est le châtiment du bonheur de vivre ensemble » et que les femmes sont des pièges qui guettent l’homme de tous côtés pour l’entraîner dans le domaine exclusif de la finitude. Il avait pitié des petites filles « à cause de leur transformation en femmes à laquelle elles doivent succomber. » Il préférait les jeunes filles auxquelles il envoyait des lettres. « Écrire des lettres, confiait-il, c’est un commerce avec les fantômes, non seulement avec celui du destinataire, mais encore avec le sien propre, qui grandit sous la main qui écrit. »
La chose qu’il a comprise et qui m’a le plus touché, c’est que la vie se déroule comme un examen où seul est reçu celui qui ne répond pas aux questions.
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DE L’INFLUENCE DES INTELLECTUELS SUR LES TALONS AIGUILLES
par Roland Jaccard
« Ce que j’appelle le néo-nihilisme est une forme de résistance à la chape de plomb du sérieux et de la croyance au vivre-ensemble (expression grotesque) harmonieux de ceux qui prônent le bien avec le même esprit que les boyscouts d’antan, et qui n’auraient pas retenu la principale leçon du siècle passé : les hommes ne sont pas faits pour s’aimer. Islamisme radical d’un côté, boyscoutisme planétaire de l’autre : les deux faces d’une même médaille. Le nihiliste, lui, rêve plutôt d’une euthanasie générale tout en observant le pire avec humour et légèreté. »
EN LIBRAIRIE LE 25 JANVIER 2016
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GEORGES NAVEL : UN PROLÉTAIRE NIHILISTE
par Roland Jaccard
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ÉLIE FAURE : DE CHAPLIN À GODARD…
par Roland Jaccard
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UN AVENIR RADIEUX POUR LA FRANCE ?
par Roland Jaccard
Il arrive encore qu’on me demande, à l’étranger surtout, quel avenir je vois pour la France. Faute de boule de cristal, j’erre sur internet et je me fie à mon intuition. Parfois, elle se trouve en accord total avec l’expérience que relate tel ou telle Français(e) que j’en viens à me convaincre, momentanément rassurez-vous, de la pertinence de mes analyses.
Hier soir, par exemple, sous la plume de Patricia La Mosca, chroniqueuse judiciaire, j’ai lu deux ou trois choses qui ne m’ont pas vraiment surprises, mais qui m’ont semblé mériter d’être répercutées.
Après avoir noté -et là presque tout le monde en convient- qu’en France un ordre basé sur les semblants et la culture du mensonge, au sommet de l’ État et dans la presse, est en train de s’effondrer sous nos yeux et qu’une alternance politique, y compris avec le Front National, n’y changerait pas grand’chose (je lui donne volontiers raison) , elle en vient au vif du sujet.
Elle habite en banlieue et, quotidiennement, y rencontre des forces de l’ordre, des immigrés récents ou anciens, voire des réfugiés. « Quiconque, écrit-elle, ne voit pas la réalité que je fréquente ne peut pas imaginer l’univers entier qui se cache derrière l’appellation « jeunes » qui figure dans vos journaux et sur vos écrans TV. »
Ce qu’elle observe, c’est une population qui nous hait, qui ne partage aucune de nos valeurs et qui cherche à les détruire. Même les plus « modérés » se sont réjouis après la nuit du 13 novembre et considèrent leurs auteurs comme des héros. Ceux qui s’imaginent que nous allons tous nous retrouver derrière un idéal républicain sont au mieux de doux rêveurs, car, précise-t-elle, « je n’ai pas trouvé de pont, ni même de passerelle entre les deux mondes. Pourtant, j’en ai cherché, parce que je ne hais personne et n’appartiens à aucun courant politique. »
Ce qui n’est pas faux non plus et plus crédible, car moins excessif, c’est que tous les responsables des services de renseignement, de la police et de la gendarmerie sont parfaitement au courant de la situation qu’elle décrit et que leur malaise est incommensurable. Mais on leur demande de se taire et de continuer à jouer la comédie. Faute de quoi ils sont traités de racistes, d’islamophobes, voire de fascistes, et écartés de toute responsabilité. Les témoignages sur ce point ne manquent pas.
Patricia La Mosca soutient également que l’État Islamique a bon dos, car il ne pourrait rien contre nous s’il ne jouissait d’un vaste enclos de culture acquis à son idéologie. Nous assisterons sans doute à un affrontement de plus en plus violent entre des populations françaises diverses mais incompatibles, la religion étant le marqueur principal. Il va de soi que le désastre économique dans lequel les Français sont plongés ne fait qu’aviver les tensions. Mais pire encore : c’est toute la société, son mode opératoire et ses attentes qui ne sont plus en phase avec la réalité. Une forme insidieuse de schizophrénie politique s’est instaurée avec pour seul remède une formule magique, mais totalement inefficace : le vivre-ensemble. Si les Français en attendent un avenir radieux, qu’ils se préparent plutôt à une guerre civile ou à un suicide collectif.
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IVAN BRUNETTI, DANIEL CLOWES, JOE MATT ET ADRIAN TOMINE
LES PAUMÉS DE LA BD AMÉRICAINE
par Roland Jaccard
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